Le livre donne à voir la vie quotidienne, les épreuves
permanentes, l’art de la débrouille ainsi que les détresses de ces femmes
confrontées à des situations de violence. Il aborde les vulnérabilités de ces femmes accentuées par la
pandémie en inscrivant les récits recueillis dans le contexte historique et
social de la transformation des quartiers populaires.
Il interroge la place des femmes dans l’espace public. À la
recherche de lieux et de relations privilégiées qui les aident à se maintenir
en vie. Pour certaines, ce sera une boutique bric-à-brac, pour d’autres les
couloirs du métro, le hall d’une gare, une camionnette ou un banc.
L’ouvrage met également une focale particulière sur la place du
corps qui joue pour ces femmes un rôle charnière, tant sur le plan de la
visibilité (manières d’apparaître et de disparaître), des techniques de survie
que sur celui de leur humanité où se croisent en permanence souffrances et
petits plaisirs.
Si certaines sont destinataires d’interventions et d’aides
(associations, travailleurs sociaux…), la plupart se tiennent à distance ou ne
les rencontrent que très occasionnellement, souvent par peur des logiques de
contrôle et d’encadrement ; ce sont surtout ces dernières que l’autrice a
rencontrées.
Elles constituent un prisme d’appréhension de la
condition des femmes précarisées dans les villes d’aujourd’hui. S’en
rapprocher, les considérer, les écouter peut permettre d’inverser les spirales
dans lesquelles elles sont prises.
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